Quels styles d’investissement sont performants ? La réponse est surprenante

La plupart des investisseurs considèrent le marché haussier actuel comme un rallye des valeurs de croissance, sous l’impulsion des « 7 Magnifiques ». C’est vrai, mais seulement aux États-Unis. En dehors des États-Unis, c’est tout le contraire : les actions de valeur y sont en tête. 

Une analyse détaillée réalisée par Duncan Lamont, responsable de la recherche chez Schroders, montre un contraste frappant entre les États-Unis et le reste du monde en ce qui concerne les styles d’investissement. Aux États-Unis, le marché haussier actuel a été largement porté par les valeurs de croissance, emmenées par les 7 Magnifiques. En dehors des États-Unis, en revanche, les actions de valeur sont précisément celles qui donnent le ton. Souvent, cette différence n’apparaît pas, car les indices mondiaux sont composés à 75 % d’actions américaines, si bien que le reste ne compte guère. Selon M. Lamont, ceux qui généralisent les performances des États-Unis au reste du monde passent à côté d’opportunités. 

Restauration de la valeur dans l’EAFE

Dans les pays de l’EAFE (Europe, Australie-Asie et Extrême-Orient), les actions de valeur ont affiché un rendement de 20 % en dollars au cours de la période de 12 mois qui s’est terminée en août 2025. C’est 6 % de mieux que le marché dans son ensemble et même 13 % de mieux que les valeurs de croissance, qui ont précisément accusé un retard de 6 %. Aux États-Unis, les actions de valeur ont enregistré des performances inférieures de 17 % à celles des actions de croissance et 8 % à celles du marché. Les différences sont tellement marquées qu’elles se reflètent également dans les chiffres à plus long terme. Les indices européens et britanniques de valeur ont surpassé les variantes de croissance, mais aussi le S&P 500 américain, tant en euros qu’en dollars.

La situation est identique pour les actions à dividende élevé. Aux États-Unis, ils sont restés à la traîne, mais l’Europe et l’Asie viennent de connaître une période faste. Seules les entreprises de qualité – celles dont les bénéfices sont stables et les bilans solides – ont affiché des résultats décevants au niveau mondial. Dans l’EAFE, leur performance relative a même été la pire depuis des décennies.

Graphique : La valeur et le dividende arrivent en tête dans l’EAFE. La croissance et la qualité ont stagné.

Performances par rapport au MSCI EAFE en USD, % par an, excepté YTD qui est en %

Source : LSEG Datastream, MSCI

Graphique : Alors qu’aux États-Unis, la croissance a clairement été le fer de lance

Performances par rapport au MSCI USA, % par an, excepté YTD qui est en %.

Source : LSEG Datastream, MSCI

Quels sont les moteurs de la performance ?

Aux États-Unis, les entreprises de croissance ont été récompensées pour la forte croissance de leurs bénéfices, en particulier dans le secteur de la technologie. En dehors des États-Unis, cette récompense ne s’est pas matérialisée, même si les entreprises de croissance de l’EAFE ont vu leurs bénéfices progresser. Pour les styles « valeur » et « dividendes », la hausse des valorisations a été la force motrice. Les entreprises de faible qualité – y compris celles qui sont structurellement déficitaires – ont très souvent été gagnantes. Cette tendance se vérifie également dans les marchés émergents. En Chine, par exemple, les actions de valeur ont pris plus de 40 % en un an, malgré des prévisions bénéficiaires plus faibles.

Différences sectorielles

Aux États-Unis, la croissance est presque synonyme de technologie : plus de la moitié du secteur, plus Amazon, Tesla et Alphabet. Ensemble, elles représentent 70 % de l’indice. Dans l’EAFE, le secteur est nettement plus diversifié : seulement 14 % pour la technologie, 27 % pour l’industrie manufacturière et trois fois plus pour la santé qu’aux États-Unis. La perception selon laquelle la croissance est synonyme d’intelligence artificielle et de technologie ne s’applique donc guère en dehors de l’Amérique.

Les valorisations dans la balance

En ce qui concerne les valorisations, les conditions de concurrence en dehors des États-Unis sont devenues beaucoup plus équitables. Alors que voici quelques années encore, la croissance et la qualité étaient chères et la valeur bon marché, ces différences se sont en grande partie estompées. La qualité est désormais cotée à un prix inférieur à son propre historique dans l’EAFE, alors que la croissance et les dividendes ne sont plus extrêmement bon marché ou chers. Aux États-Unis, en revanche, les valorisations restent biaisées, la croissance et la qualité étant assorties de primes considérables.

Implications pour les investisseurs

En dehors des États-Unis, les valorisations entre les différents styles ont connu un net nivellement. Aucun style n’est clairement bon marché ou cher. Une allocation de style plus neutre et plus équilibrée s’impose donc. La diversification entre les styles permet d’obtenir des rendements de portefeuille plus robustes.

Par ailleurs, de nombreux marchés et styles affichent des performances exceptionnelles, parfois même supérieures à celles des États-Unis. Pourtant, les investisseurs passifs sont peu exposés à ce phénomène, car les États-Unis représentent les trois quarts de l’indice mondial et les « 7 Magnifiques » pèsent plus lourd que les sept plus grands pays après les États-Unis réunis. En d’autres termes, de nombreux portefeuilles mondiaux sont extrêmement dépendants d’une poignée de mégacapitalisations américaines. C’est précisément la raison pour laquelle il existe de solides arguments en faveur d’une approche plus active de l’investissement.

La conclusion de M. Lamont est qu’une approche équilibrée et active est aujourd’hui plus prometteuse que jamais. Les différences de valorisation en dehors des États-Unis ont en grande partie disparu, ce qui plaide en faveur de la diversification et de la neutralité dans le choix du style. Dans un monde d’incertitudes, la répartition entre les styles et les régions peut accroître la probabilité d’obtenir de solides rendements. En outre, le fait de s’écarter de l’indice de référence permet de mieux exploiter les grandes opportunités en dehors des États-Unis.

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Wim Heirbaut

Press and media relations, BeFirm

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