Quel est l’impact de l’augmentation des quotas d’émissions pour les entreprises européennes ?

26 mai 2021

Le coût de la pollution atteint un niveau record. En quoi cela impacte-t-il les entreprises européennes – à savoir, si l’Europe renforce ses objectifs climatiques – se demandent les spécialistes de Schroders.

Le prix des quotas d’émission a récemment atteint 50 euros par tonne de CO2. Le cours a doublé par rapport à son niveau d’avant la pandémie de coronavirus. L’Europe a fixé le prix des émissions de gaz à effet de serre pour les industries les plus polluantes. Un niveau maximum d’émissions a été déterminé. Mais une plateforme de négociation permet d’échanger ces quotas. 

Ces mesures européennes concernent particulièrement les centrales électriques et certains secteurs industriels à haute intensité énergétique. Il s'agit notamment des raffineries pétrolières et de la production d'acier. Mais certaines entreprises bénéficient d’une exonération des émissions et ne ressentent donc pas directement la hausse du coût du CO2. La production d’électricité a été la plus touchée. L’augmentation des droits de CO2 renchérit le coût de la production d’électricité à partir de sources fossiles, alors que l'électricité verte devient plus compétitive. Cela pourrait renforcer le changement de comportement des consommateurs et des producteurs.

L'impact varie également d'un pays à l'autre. En Allemagne et en Pologne, il reste encore beaucoup à faire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’augmentation des prix est donc plus sensible dans les pays qui dépendent encore fortement des combustibles fossiles. Le secteur de l’électricité en Scandinavie, en Espagne et en France est presque totalement exempt de CO2. 

Objectifs plus ambitieux et renforcement des exigences en matière d'émissions

Les exonérations se réduisent chaque année, mais pas totalement. Entretemps, l’Europe renforce ses objectifs climatiques et veut atteindre la neutralité carbone en 2050, ce qui peut entraîner le renforcement des normes et la réduction de l’octroi d’exonérations d’émission à partir de 2025. Cela semble encore loin, mais l’attention accordée aux facteurs ESG peut affecter le cours des actions plus tôt.

La hausse du coût de CO2 n’affecte pas les entreprises, à moins qu’elles ne le paient réellement. L’accélération de la réduction des exonérations semble probable et peut entraîner un impact important sur les entreprises industrielles à forte intensité énergétique. Une autre option pour l’Europe consisterait à inclure d'autres secteurs dans le programme d'émissions. Schroders pense notamment aux secteurs des transports et de la construction.

Prévention des fuites

Le principal défi du programme d’émissions de gaz à effet de serre concerne les « fuites de carbone » dans le cadre desquelles l’augmentation des coûts pour les industries européennes réduit leur compétitivité. Les entreprises sont alors contraintes de fermer ou de délocaliser leurs installations. Dans ce dernier cas, les émissions continuent mais se déplacent hors d'Europe. 

La tarification des importations de CO2 en Europe permet de l’éviter. En théorie, l’augmentation du prix à l’importation en fonction de l’empreinte CO2 doit prévenir les fuites de CO2. Mais comment en assurer le suivi et comment éviter le « greenwashing » des produits polluants ? Voilà des questions auxquelles il faut répondre avant l’introduction d’une taxe à l’importation.

Taxe mondiale sur le CO2

Bon nombre de ces problèmes seraient résolus par l’introduction d’une taxe mondiale sur le CO2. L'Europe est à l'avant-garde. L’important marché chinois doit être surveillé car la Chine compte de nombreuses industries fossiles. Maintenant que la Chine fixe, elle aussi, des objectifs climatiques plus élevés, son système de taxation des émissions devrait s'améliorer. Le prix d’émission chinois du CO2 se situe actuellement aux alentours de 3 dollars par tonne, bien en deçà du niveau nécessaire pour stimuler une véritable réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les entreprises durables peuvent tirer profit d'une taxe mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre. Schroders cite quelques exemples d’entreprises durables dont la production est plus propre que celle de concurrents polluants installés ailleurs :

  • Norsk Hydro utilise l'énergie hydraulique pour produire de l'aluminium. 
  • YARA est un producteur norvégien d’engrais azotés grâce au gaz naturel, alors que de nombreux producteurs chinois utilisent du charbon. 

Le prix des émissions n’impacte pas toutes les entreprises européennes. Mais les émissions de gaz à effet de serre ont un coût réel en termes d'impact sur l'environnement. Schroders a développé son propre modèle, Carbon Value at Risk, qui permet de comprendre comment les bénéfices et le rendement peuvent être menacés par des mesures climatiques plus strictes et des prix d’émission plus élevés.

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