Quatre dangers connus de la psychologie pour les investisseurs (et comment y remédier...)

De mauvaises décisions de vente engendrent des résultats d’investissement médiocres. Schroders met en avant quatre facteurs qui expliquent pourquoi il est nettement plus difficile de vendre que d’acheter. Découvrez également le remède potentiel dans cette Perspective Schroders de Frank Thormann, gestionnaire de portefeuille chez Schroders.

Benjamin Graham, le fondateur des investissements axés sur la valeur, avait raison de dire que le pire ennemi de l’investisseur est très probablement lui-même. De nombreuses études nous ont depuis lors appris comment des préjugés fréquents et persistants peuvent conduire à de mauvaises décisions financières. Un constat qui s’applique aussi bien aux investisseurs professionnels que privés. ​

Les investisseurs actifs affichent en permanence de médiocres prestations. Ils auraient dû exceller pendant la volatilité engendrée par la pandémie de coronavirus. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. Seul un gestionnaire de fonds professionnel sur quatre a réussi à faire mieux que le S&P500 en 2021. L’étude réalisée par Jin et Taffler (2016) montre que, dans l’ensemble, les décisions d’achat ont apporté 1,4 % de surperformance par an, tandis que les décisions de vente ont contribué à hauteur de -1,8 % à la sous-performance annuelle. La majorité des gestionnaires de fonds ont donc bel et bien des compétences dans la sélection des opportunités d’investissement. Mais leurs décisions de vente inopportunes pèsent lourdement sur les résultats. Schroders trouve surprenant que l’on ne prête guère attention à cette lacune.

Biais 1 : L’aversion aux pertes, ou le risque de se concentrer sur le passé récent

Les investisseurs peuvent être frappés de myopie en raison de leur aversion aux pertes. Il s’agit de la tendance à laisser l’évaluation du risque d’un investissement dépendre de l’historique de ses performances récentes. La peur naturelle de la perte conduit la plupart des gestionnaires de fonds à conserver une position déficitaire bien plus longtemps que ce qui se justifie rationnellement.

Un remède potentiel pourrait être un cadre institutionnalisé pour le réexamen automatique des positions déficitaires, avec un accent explicite sur les perspectives d’investissement futures.

Biais 2 : Préférence pour les solutions faciles

Le cerveau humain a développé des mécanismes permettant de réduire un monde très complexe à des décisions faciles. Dans les processus de décision complexes, nous ne considérons pas toutes les alternatives de la même manière, mais nous nous tournons rapidement vers celles qui nous viennent à l’esprit en premier.

Comme remède pour améliorer les performances, les investisseurs devraient toujours se poser la même question, quelle que soit la raison de la vente : quelle action de mon portefeuille présente le pire rapport risque/rendement pour la période à venir ?

Biais 3 : Le désir de confirmation, ou les dangers de l’excès d’optimisme

Une bonne dose d’optimisme humain est précieuse dans de nombreux aspects de la vie. Mais pas lorsqu’il s’agit de prendre des décisions rationnelles. Notre tendance innée à croire que nous avons raison trouble notre pensée de manière importante. Dès que nous avons pris une décision d’investissement, nous nous y tenons. Il en résulte malheureusement que nous avons une forte propension à interpréter les données ultérieures d’une manière qui semble favorable à notre conviction initiale. Vu ce désir de confirmation, il est très probable que nous passions à côté d’informations importantes allant à l’encontre de notre conviction.

Pour y remédier, il peut être utile de confier à un observateur neutre la collecte des données négatives. Ou faites une analyse axée explicitement sur ce à quoi les données ressembleraient si les choses tournaient mal.

Biais 4 : Consacrer plus de temps aux décisions d’achat qu’aux décisions de vente

Une publication universitaire d’Akepanidtaworn (2018) révèle que lorsqu’on avait réalisé des transactions sur des nouvelles financières fondamentales, les décisions de vente s’étaient considérablement améliorées et avaient contribué positivement aux résultats globaux (d’environ 1 % par an). Cependant, lorsque les investissements avaient été vendus lors de journées calmes, les résultats étaient extrêmement négatifs (une baisse de -2 % des résultats annuels). Il est donc préférable de vendre uniquement sur la base de raisons fondamentales.

De multiples raisons peuvent distraire les gestionnaires de fonds et les amener à vendre sur la base d’autres critères. D’innombrables heures sont par exemple consacrées à l’analyse des achats, notamment la rédaction de longs rapports, une modélisation quantitative approfondie et des réunions d’équipe intensives. En revanche, la décision de vendre est souvent prise beaucoup plus rapidement. Pour améliorer le processus, les investisseurs devraient consacrer une partie plus significative de leur temps aux décisions de vente.

Une dernière différence importante entre l’achat et la vente est que les gestionnaires de fonds utilisent généralement des outils quantitatifs qui décomposent la performance de chaque position. Cependant, dès qu’un investissement est vendu, il n’est généralement plus suivi. Il est difficile d’en savoir plus sur le succès d’une décision de vente si l’on cesse de mesurer le rendement. Le remède est évident : analysez le timing de chaque décision de vente.

La politique de l’autruche n’est pas payante

Bien que cet article se concentre sur le processus décisionnel dans le secteur financier, ses conclusions et enseignements peuvent également être appliqués à de nombreux aspects de la vie de tous le jours. Un gestionnaire de fonds qui refuse de vendre un investissement en raison de son aversion aux pertes peut le faire en raison de son refus d’admettre qu’une erreur a été commise dans le passé. Pour tenter de sauver la face, nous essayons de nous convaincre qu’en attendant, tout ira mieux. Mais il est rare que les erreurs se résolvent d’elles-mêmes alors que nous détournons le regard. ​ ​

Lire aussi Why most investors are bad at selling and what they can do about it, par Frank Thormann, gestionnaire de portefeuille, chez Schroders.

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