Quand la Chine éternue...

9 mars 2020

Le coronavirus jette de l’ombre sur l’économie mondiale, écrivent les économistes de Schroders : Keith Wade, Azad Zangana, Craig Botham et Piya Sachdeva. Alors qu’en janvier, les indicateurs faisaient encore état d’une hausse de l’économie mondiale, l’épidémie de coronavirus menace d’étouffer dans l’œuf la reprise de la croissance. Les économistes de Schroders ont donc revu à la baisse les prévisions de croissance pour cette année. L’impact de l’épidémie de virus se concentrera sur le premier semestre de l’année. L’activité économique reprendra ensuite progressivement des couleurs, soutenue par des politiques plus accommodantes aux États-Unis, en Chine et dans la zone euro.

Un ralentissement, mais pas de dérapage

Le scénario de base de Schroders est toujours que l’épidémie de coronavirus restera limitée et que la Chine renouera avec ses niveaux d’activité antérieurs d’ici la fin du deuxième trimestre. Vu sous cet angle, la reprise a pris du retard, mais n’a pas déraillé. Le virus aura un impact significatif à court terme. C’est pourquoi les économistes de Schroders abaissent les prévisions de croissance de l’économie mondiale de 2,6 % à 2,3 % pour cette année. C’est la plus faible croissance depuis l’apogée de la crise financière en 2009.

Croissance plate aux États-Unis

La croissance économique aux États-Unis sera plate au premier trimestre. Cela s’explique en partie par l’arrêt de la production du Boeing 737 MAX. À cela s’ajoutent les effets du coronavirus. Pour l’ensemble de l’année, Schroders prévoit une croissance de 1,6 % (contre 1,8 % précédemment). L’économie tirera profit de la politique monétaire plus accommodante et de l’accord commercial avec la Chine.

Les marchés émergents souffrent avec la Chine

La Chine est l’épicentre de la crise du coronavirus. Les prévisions de croissance de la deuxième économie mondiale ont été revues à la baisse de 0,5 %, ce qui les ramène à 5,5 %. Pour les marchés émergents, Schroders prévoit désormais une croissance de 4,1 % (contre 4,5 % précédemment). Ce scénario est basé sur le scénario d’une reprise en forme de V. Schroders considère que les autorités chinoises, après avoir initialement tardé à réagir, ont pris des mesures suffisantes pour contenir le virus et que le pic d’infection est déjà dépassé. Le pays devrait reprendre le travail en mars et la demande devrait alors croître plus fortement. La Chine mènera une politique de stimulation grâce à laquelle la croissance s’accélérera au second semestre et sera plus élevée en 2021 que cette année. L’impact est moindre pour les autres marchés émergents.

Récession au Japon et en Italie

Les prévisions de croissance pour le Japon dévissent, passant de 0,2 % à -0,7 % sur une base annuelle. La contraction résultant de l’augmentation de la TVA a été beaucoup plus forte que prévu. À cela vient à présent s’ajouter le problème du coronavirus, auquel l’économie japonaise est vulnérable. Schroders prévoit une reprise en 2021.

La zone euro enregistre une demande extérieure décevante. La demande intérieure semble rester robuste, bien qu’il y ait maintenant un impact à court terme. La France et l’Italie souffrent de la baisse du tourisme. L’impact du virus pourrait faire plonger l’Italie dans une récession technique. Au Royaume-Uni, on observe un net changement de tendance. Schroders a relevé ses prévisions de croissance pour le Royaume-Uni à 1,1 % (contre 0,8 % précédemment). En 2021, la croissance atteindra 2,2 %.

Vers de nouvelles mesures de stimulation monétaires et fiscales

L’inflation reste modérée à l’échelle mondiale. La baisse des prix du pétrole et des matières premières permet de limiter les hausses de prix. Les salaires vont augmenter en raison du resserrement du marché du travail. Les décideurs politiques seront donc en mesure de continuer à mener une politique monétaire accommodante, voire de l’assouplir encore davantage.

Aux États-Unis, des études mettent en lumière une baisse d’activité due à un tassement de la demande en provenance de Chine ainsi qu’à des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Mais il n’est pas question d’un effondrement de l’économie américaine. En attendant, le nombre de cas de contamination reste faible. Les choses risquent bien sûr d’empirer et Schroders s’attend à une croissance plate au premier trimestre. Avec sa décision inattendue de réduire ses taux d’intérêt de 50 points de base, la FED envoie un signal fort que l’économie sera soutenue en tout état de cause.

La Chine adoptera un éventail de mesures, comme des réductions des taux d’intérêt, des injections de liquidités et des mesures gouvernementales de relance par le biais d’investissements dans les infrastructures. La BCE va réduire le taux de dépôt à 0,6 % au deuxième trimestre. La Banque du Japon poursuivra vraisemblablement sur sa lancée. Notons que le yen, qui est souvent considéré comme une valeur refuge, reste assez stable. Les mesures de stimulation devront venir principalement du gouvernement. Des baisses des taux dans les pays BRIC sont également attendues, la Russie étant le pays qui dispose de la plus grande marge de manœuvre.

Lire aussi When China sneezes, dans Economic and Strategy Viewpoint, de Keith Wade, Azad Zangana, Craig Botham et Piya Sachdeva, économistes chez Schroders.

Keith Wade

Contacts presse

Wim Heirbaut

Press and media relations, BeFirm

Tânia Jerónimo Cabral

Head of Marketing Schroders Benelux, Schroders

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