Perspectives de développement durable 2019 - Les entreprises subissent plus de dommages physiques à cause de conditions climatiques extrêmes

20 décembre 2018

Les mutations environnementales et sociales s'accélèrent. Les entreprises vont naviguer de plus en plus à contre-vent d’après Jessica Ground, responsable mondiale ESG chez Schroders.

  • Le nombre d'événements causés par des conditions météorologiques extrêmes va augmenter dans les années à venir. Certains secteurs risquent de subir des dommages (physiques) et seront confrontés à une augmentation des coûts.
  • Les autorités tentent d'impliquer les entreprises dans la lutte contre le déséquilibre intergénérationnel.
  • Les entreprises trop endettées seront vulnérables dès que les taux d'intérêt augmenteront.

Environnement : conséquences physiques du changement climatique

Le changement climatique est une problématique à long terme par excellence. Les analyses portent souvent sur les risques dans un avenir lointain. Mais un aspect du changement climatique est déjà perceptible. L’augmentation des températures va de pair avec des conditions météorologiques extrêmes aux conséquences de plus en plus lourdes. On s’attend à ce que l’année 2019 soit marquée par l’effet El Niño : la météo va être plus chaude et plus extrême. Les investisseurs n’ont souvent pas conscience de la vulnérabilité physique des entreprises ni des dommages que des conditions climatiques extrêmes peuvent causer aux actifs physiques et aux infrastructures. Jessica Ground souligne que les secteurs du pétrole, du gaz, des services d’utilité publique et des produits de base sont exposés aux conséquences physiques du changement climatique. Le coût de l’assurance de leurs actifs physiques peut représenter plus de 3 % de leur valeur de marché. Les secteurs les moins à risque sont la technologie, les biens à usage personnel ou ménager et les soins de santé.

Un nombre croissant d’indices montrent que le changement climatique affecte les systèmes météorologiques naturels et que les phénomènes météorologiques extrêmes risquent de devenir plus fréquents à l'avenir. Cela ne se limitera pas à 2019 avec l'éventuel effet El Niño, mais le phénomène perdurera aussi dans les années à venir. Les conséquences peuvent être considérables pour les investisseurs.

Social : associer les entreprises à la réduction du déséquilibre intergénérationnel

Le plus grand défi social est le déséquilibre intergénérationnel. Les coûts relatifs au vieillissement de la population dans les pays développés suivent une courbe ascendante à cause de la croissance exponentielle des coûts liés aux soins de santé et aux pensions. L'inflation des prix des actifs et les taux d'intérêt bas ont conduit à l’émergence d’une génération de locataires, étant donné la grande difficulté pour les jeunes de devenir propriétaires de leur logement. La jeune génération fait cependant davantage entendre sa voix et exerce une pression accrue sur les gouvernements pour inciter ces derniers à agir et à s'attaquer aux problèmes qui les concernent. Le défi pour les gouvernements est de trouver des solutions pour les jeunes électeurs, qui ne veulent plus être les seuls à payer l’addition. Jessica Ground est d’avis que les entreprises seront davantage impliquées dans la répartition des charges. Elle pense à une augmentation des cotisations de retraite, à une aide au logement pour les jeunes travailleurs et à un renforcement des exigences en matière de formation.

Pour Jessica Ground, les entreprises et les consommateurs vont être confrontés à des hausses de taxes sur plusieurs fronts. La taxe sur le CO2, par exemple, continuera d'augmenter, mais selon elle pas à un rythme suffisant pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Le monde ne sera pas encore tout à fait prêt en 2019 pour l’instauration d’une taxe sur les produits à base de viande, mais compte tenu des avantages au niveau de la santé et de l'environnement, Jessica Ground ne l'exclut pas à moyen terme.

Bonne gouvernance - La menace de l’endettement

Jessica Ground s’étonne des résultats d’une analyse portant sur les données relatives à l’endettement. Les entreprises relativement fort endettées n'ont jusqu’ici pas été pénalisées par les marchés financiers. Le cycle économique et de taux d’intérêt actuel dure déjà depuis longtemps. Toute une série de topmanagers ne se rendent pas compte des conséquences qu’une hausse des taux d'intérêt peut avoir sur un endettement élevé. L’étude de Bernstein (2018) montre que le nombre d'entreprises qui peinent à rembourser leurs dettes est en baisse grâce à l'augmentation de leur bénéfice d'exploitation qui couvre les charges d'intérêts. Mais au cours des trois prochaines années, 25 à 45 % de l'encours de la dette devra être refinancé. Ce refinancement risque d’être sérieusement plus difficile en cas de hausse des taux d'intérêt. S’il est vrai qu’une grande partie de la dette est financée à long terme, il n’en reste pas moins qu’une augmentation même légère des taux d'intérêt risquerait de mettre bon nombre d’entreprises en grande difficulté.

Importance grandissante de l'analyse ESG

Une grande partie des constatations de Jessica Ground sont liées au long terme, mais plusieurs facteurs constituent déjà aujourd’hui une menace pour les entreprises. S’il se produit des mutations environnementales ou sociales rapides et de grande ampleur, les entreprises seront soumises à une pression accrue. L'importance de l’analyse ESG ne va faire qu’augmenter.

Retrouvez le texte intégral de cette analyse dans l’article Outlook 2019 : Sustainability, de Jessica Ground, responsable mondiale ESG chez Schroders.

 

Schroders Outlooks 2019

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Outlook 2019 : Global economy, Keith Wade, économiste en chef. Schroders pense que la croissance mondiale ralentira en 2019 et que le billet vert s’affaiblira. Le taux d’intérêt américain atteindra son pic vers la mi-2019. 

Outlook 2019 : European equities, Rory Bateman, responsable Actions UK & Europe, Martin Skanberg et James Sym, tous deux gestionnaires de fonds Actions européennes. Les actions européennes risquent de rester volatiles en 2019, mais cette volatilité peut offrir des opportunités aux investisseurs à la recherche d’entreprises sous-valorisées.

Outlook 2019 : Global bonds, Bob Jolly, responsable Global Macro. Des nuages sombres s’amoncèlent au-dessus de la tête des investisseurs en valeurs à revenu fixe. Sans doute devront-ils renoncer à la vie tranquille à laquelle ils sont habitués depuis 2008.

Outlook 2019 : Global equities, Alex Tedder, responsable Actions mondiales. Schroders recherche des entreprises qui investiront en 2019 dans le changement et s’intéressera de moins en moins aux entreprises qui ont trop emprunté. 

Outlook 2019 : Japanese equities. Les entreprises japonaises continuent à réagir positivement à l’amélioration des conditions dans le pays, étant donné qu’elles commencent à regagner un certain pouvoir de fixation des prix après quasiment deux décennies de déflation.

Outlook 2019 : Asian ex Japan equities, Matthew Dobbs, gestionnaire de fonds Actions asiatiques & responsable Global Small Cap, et Robin Parbrook, responsable Actions Asie hors Japon. Une année 2018 tumultueuse a rendu les actions asiatiques nettement moins chères, ce qui offre des opportunités sélectives, mais les investisseurs doivent faire preuve de prudence. Quatre gestionnaires de fonds en actions asiatiques expliquent pourquoi.

Outlook 2019 : Income. Si trouver des revenus durables plus élevés reste une des principales priorités des investisseurs pour 2019, cela ne sera pas gagné d’avance, même si les taux d’intérêt remontent.

Outlook 2019 : Sustainability, Jessica Ground, Global Head of Stewardship – ESG. Les années à venir seront marquées par une augmentation des pertes physiques dues à des événements liés au climat, par la hausse des impôts en vue de lutter contre les inégalités intergénérationnelles et par les difficultés croissantes pour les entreprises trop endettées.

Outlook 2019 : European commercial real estate, Duncan Owen, responsable Immobilier. La demande d'immobilier commercial européen est soutenue par une augmentation du nombre d'emplois technologiques et professionnels dans le secteur des services.

Outlook 2019 : Global cities, Hugo Machin, Co-Head, Global Property Securities et Tom Walker, Co-head of Global Listed Real Estate. Les villes mondiales pourront apparemment profiter d'une révolution technologique en 2019, car les investisseurs attachent plus de valeur au savoir qu'à la production.

Outlook 2019 : Multi-manager, Marcus Brookes, Head of Multi-Manager. Fuyez la foule en 2019 ; concentrez-vous plutôt sur la valeur, l'or et peut-être même sur le Royaume-Uni.

Outlook 2019 : Multi-asset, de Johanna Kyrklund, responsable des investissements multiactifs mondiaux. Le feu de signalisation pour les investissements vient de passer du vert à l’orange, mais il n’est pas encore temps de sauter sur le frein.

Outlook 2019 : Matières premières. En ce qui concerne les marchés des produits de base, Schroders pense que le niveau de crainte accrue redescendra et que les produits de base pourront produire des rendements positifs en 2019.

Outlook 2019 : US equities. Schroders pense que la croissance des bénéfices aux États-Unis ralentira en 2019, mais que l'environnement commercial plus difficile peut aussi offrir des opportunités d'investissement aux actionnaires.

Outlook 2019 : Emerging markets debt relative, de James Barrineau, Co-Head of Emerging Markets Debt Relative. Les rendements de la dette des marchés émergents se situent à un niveau concurrentiel par rapport aux attentes pour les actions en 2019. La baisse du dollar américain agira sans doute comme un véritable catalyseur de gains de change supplémentaires.

Outlook 2019 : Global credit, de Martha Metcalf, Head of US Credit, et Rick Rezek, Global Credit Fund Manager, Fixed Income. Les valorisations sont devenues plus attrayantes et les fondamentaux sont raisonnablement positifs. Mais on risque de voir s’amorcer une période de transition pendant laquelle le soutien des banques centrales sera progressivement démantelé et les obligations d'État offriront désormais une alternative attrayante. 

Outlook 2019 : Emerging markets equities, Tom Wilson, Head of Emerging Market Equities. Les principaux catalyseurs potentiels de la performance des marchés émergents en 2019 sont la faiblesse du dollar américain, un résultat meilleur que prévu dans les échanges commerciaux avec la Chine et un tassement de la croissance chinoise. 

Pour un aperçu de toutes les perspectives 2019 qui ont été publiées, cliquez ici 

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