Les investisseurs sous-estiment les risques physiques du changement climatique

Parviendra-t-on à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C ? Probablement pas, estime Samar Khanna, Environmental Economist chez Schroders. Résultat : des risques physiques plus graves et plus fréquents frappent plus rapidement que prévu.

La crise climatique n’est pas seulement une menace, mais une réalité qui évolue rapidement. La science nous avertit depuis longtemps que le réchauffement de la planète doit être limité à 1,5 °C pour empêcher le basculement climatique et éviter les effets les plus graves du changement climatique. Pourtant, les données de 2023 brossent un tableau effrayant : il s’agit de l’année la plus chaude jamais enregistrée, et ce, dans des proportions considérables. Il apparaît de plus en plus clairement que nous devons réduire les émissions d’environ 43 % d’ici 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. Il s’agit non seulement d’un objectif de durabilité environnementale, mais aussi d’un facteur crucial pour le maintien de la stabilité des marchés financiers.

Illustration : des relevés de température exceptionnels en 2023 indiquent une accélération du rythme du réchauffement climatique.

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La sous-estimation des risques liés au changement climatique s’accroît à mesure que l’écart entre la science du climat et les scénarios climatiques des institutions financières se creuse. Cela a des implications majeures pour les marchés financiers mondiaux.

Risques physiques croissants liés à l’aggravation du changement climatique :

  • Les catastrophes climatiques se chiffrent en milliards de dollars
  • Les catastrophes naturelles exercent une pression sur le secteur de l’assurance.
  • La sécheresse et El Niño entraînent une baisse de la production alimentaire et une hausse des prix des denrées alimentaires.
  • De graves sécheresses perturbent certaines routes commerciales cruciales (le Rhin, le canal de Panama)

Implications pour les investisseurs

Augmentation de la volatilité. Les marchés financiers connaîtront une volatilité accrue plus tôt que prévu en raison : 

  • D’une transition désordonnée – Le retard pris dans la lutte contre le changement climatique signifie que le système mondial doit être transformé pour réduire les émissions de 43 % d’ici 2030. L’ampleur et le rythme de la transition nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 °C seront perturbateurs, coûteux et désordonnés (CCNUCC). 
  • De risques physiques plus graves et plus fréquents nécessitant un changement brutal de politique – Compte tenu de la lenteur des progrès vers un monde à faibles émissions de carbone, de l’accélération du changement climatique et de l’insuffisance des budgets carbone pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, le système mondial (et les institutions financières) est plus susceptible d’être confronté plus tôt que prévu à des risques physiques plus importants.

Se préparer à un monde plus chaud : s’adapter devient aussi important que limiter.

Les banques bénéficient de nouvelles sources de revenus grâce à la transition verte. 

Les banques de la zone euro intègrent les risques climatiques dans leurs politiques de prêt.

Pourquoi il est nécessaire de limiter le réchauffement à 1,5 °C

Le risque de provoquer des points de basculement dans le climat est nettement plus élevé si la terre se réchauffe à une moyenne à long terme de 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. 

Les points de basculement climatiques sont des seuils critiques qui, une fois franchis, créent des boucles de rétroaction autorenforcées et irréversibles. Ils empêchent la stabilisation du climat sous l’effet de l’augmentation de la température moyenne, et peuvent entraîner un réchauffement continu même si les émissions humaines sont réduites. (Steffen, Rockstrom ; 2018). En d’autres termes, la terre passera de l’autorégulation à l’autoréchauffement. Les efforts de l’homme pour limiter l’augmentation de la température au-delà de ce point sont limités.

En raison de l’interdépendance entre les différents systèmes climatiques, le dépassement d’un point de basculement dans un système climatique peut augmenter la probabilité de dépassement des points de basculement d’autres systèmes climatiques. Il s’ensuivrait un effet de cascade qui pousserait le système vers un état de réchauffement significatif (OCDE).

Les climatologues ont identifié des risques en cascade croissants pour des températures mondiales moyennes à long terme de 1,2 °C. La calotte glaciaire de l’Antarctique occidental et du Groenland s’est considérablement déstabilisée. Selon le British Antarctic Survey, la disparition des couches de glace d’un blanc éclatant réduit la capacité de la Terre à réfléchir l’énergie solaire vers l’espace. Plus les calottes glaciaires fondent, plus les masses d’eau sombres absorbent de la chaleur. 

La fonte rapide des calottes glaciaires ralentit à son tour la circulation océanique, également connue sous le nom de Gulf Stream. Ce courant océanique fait circuler l’eau dans l’océan Atlantique. Il apporte de l’eau chaude au nord et de l’eau froide au sud. Le flux actuel du Gulf Stream est le plus faible qu’ait connu la Terre depuis 1 600 ans, ce qui réduit la production alimentaire (OCDE) et déstabilise la forêt amazonienne.

La réduction des émissions de carbone de 43 % d’ici à 2030 est une étape cruciale sur la voie de l’objectif zéro d’ici à 2050. Cela permettra de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C, d’éviter les points de basculement et de prévenir les pires effets du changement climatique.

Consultez également The heat is on: How investors are underestimating physical risks of climate change, par Samar Khanna, Environmental Economist chez Schroders.

Samar Khanna
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