Les choses à faire et à ne pas faire pour les investisseurs en temps de crise
18 juin 2020
Investir en temps de crise est vraiment tout autre chose qu’investir dans un contexte de hausse permanente des marchés. Dans l’article intitulé 'The do's and don’ts of investing in a crisis', Duncan Lamont, Nicholas Kirrage et Stuart Podmore, spécialistes chez Schroders donnent trois conseils à prendre en compte par les investisseurs.
1. Les « fausses » reprises
Depuis la chute brutale des prix en mars, les marchés affichent une reprise vigoureuse. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le creux ne soit plus qu’un lointain souvenir, prévient Duncan Lamont - responsable de la recherche chez Schroders. Les « fausses » reprises sont un phénomène fréquent en période de baisse des marchés. Les marchés se redressent après une forte baisse des cours et replongent ensuite de plus belle. Duncan Lamont a analysé treize périodes, depuis la fin des années 1800, au cours desquelles le Dow Jones a perdu plus de 25 %. Onze de ces périodes ont connu des reprises intermédiaires, avant de replonger ensuite. L'une des reprises les plus douloureuses a eu lieu pendant la Grande Dépression. Entre novembre 1929 et avril 1930, le Dow Jones a progressé de 48 % pour perdre 30 % peu après avant de dévisser encore de 80 % par la suite.
2. Focus sur le long terme
Dans une période aussi agitée que celle-ci, il n'est pas facile de garder la tête froide et de rester concentré. Il importe pourtant de ne pas perdre de vue les objectifs à long terme, écrit Nicholas Kirrage, chef de la Global Value Team. En période de vaches grasses, les investisseurs accordent plus d'attention aux aspects positifs, tandis qu’en période de crise, ils ont tendance à se focaliser sur les aspects négatifs. Les investisseurs doivent toujours garder à l'esprit les raisons pour lesquelles ils ont opté pour un investissement spécifique.
3. Éviter les pièges
Les investisseurs doivent être sûrs des choix qu'ils ont faits pour les bonnes raisons et dans une perspective à long terme. Les périodes de crise sont pleines de pièges (émotionnels). Stuart Podmore, Investment Propositions Director, en pointe quatre :
- L’aversion à la dépossession ou effet de dotation - les investisseurs surévaluent ce qu'ils possèdent tout simplement parce qu'ils le possèdent, quelle que soit la valeur marchande objective de ces possessions.
- Le biais du statu quo - les investisseurs craignent la douleur liée à la sortie du statu quo ou au changement s’il s’avère qu’ils ont pris la mauvaise décision.
- L’aversion au regret - les investisseurs essaient d'éviter à tout prix d’avoir des regrets, c'est pourquoi ils essaient d'éviter les pertes.
- L’effet de référence - les investisseurs se fient trop aux informations initiales et n'ajustent pas les attentes de rendement de manière adéquate en fonction des nouvelles informations qu’ils reçoivent.
Le défi consiste à faire en sorte que les investissements donnent les résultats escomptés (même s'ils subissent des pertes) pour contribuer à la réalisation des objectifs à long terme. Si un investisseur fait le choix de conserver une position, il doit le faire pour les bonnes raisons et être ouvert aux alternatives.
Les paiements de dividendes sont actuellement sous pression. Mais même si les revenus de dividendes diminuent à court terme, les investisseurs ont tendance à sous-estimer la valeur exponentielle et composée à long terme des revenus réinvestis, en raison de ce même effet de référence, avertit Stuart Podmore.
Lire aussi The dos and don’ts of investing in a crisis, de Duncan Lamont, Nicholas Kirrage et Stuart Podmore, spécialistes chez Schroders.

