L'effet janvier existe-t-il vraiment ?

14 février 2020

Le premier mois de l'année est-il vraiment un si bon mois pour investir ? Duncan Lamont, directeur de la recherche chez Schroders, a analysé 130 ans de données pour voir si ce que l’on a coutume d’appeler l’effet janvier existe vraiment.

Vérité et statistiques

En janvier 2020, 10 des 23 marchés de l'indice MSCI World ont eu un rendement positif, tandis que plus de la moitié de ceux-ci ont eu un rendement négatif. Se focaliser sur un mois, c’est vraiment viser à très court terme, même si janvier est un mois spécial d’une certaine manière. L'effet janvier désigne l'idée selon laquelle janvier est en général un bon mois pour investir.

Les faits peuvent-ils étayer cette affirmation ? Au cours de 85 sur les 130 années analysées, le marché boursier américain a enregistré une hausse en janvier. Au Royaume-Uni, cela s’est vérifié dans 71 % des cas et ce chiffre est encore plus élevé au Japon (74 %). En outre, le rendement moyen à long terme est également plus élevé en janvier qu'à d'autres moments. Ces statistiques semblent suggérer que les investisseurs peuvent obtenir des rendements intéressants s'ils profitent de l'effet janvier.

Explications

Au fil des ans, on a tenté de trouver des explications à ce phénomène. L’explication la plus plausible est la gestion fiscale : les investisseurs vendent leurs placements en perte avant la fin de l'année afin de compenser les pertes par des bénéfices réalisés ailleurs. Ces titres seraient ensuite rachetés en janvier, la forte demande faisant grimper les cours. 

Une autre explication est le « window dressing ». Il s’agit de la pratique consistant pour des gestionnaires de fonds à embellir leur portefeuille en vendant les titres les moins performants en décembre et en les remplaçant par des actions affichant de meilleurs résultats. Cette pratique exerce une pression à la baisse sur les prix fin décembre, suivie d'un rebond en janvier dès que cette pression se relâche.

Il existe aussi d'autres théories, comme celle qui veut que les investisseurs commencent l’année nouvelle avec entrain.

Trop beau pour être vrai…

Mais l'effet janvier offre-t-il réellement un moyen sûr de générer un rendement ? Quand quelque chose semble trop beau pour être vrai, c'est en général le cas. Sauf à trouver une explication fondamentale, rien ne permet de supposer qu’un événement similaire va se reproduire à l'avenir. Si l'effet janvier était clairement avéré, le filon ne serait-il pas exploité sur un marché où l’efficacité prime ? Les investisseurs achèteraient alors en décembre pour profiter de l'effet janvier. Or, ils ne le font pas. L’on peut du reste aussi émettre des réserves par rapport aux théories avancées pour expliquer cet effet.

Les belles statistiques ont toujours l’air de convaincre, à moins que non ?

La durée plus importante que le bon moment

Les données à long terme accréditent l'existence d'un effet janvier. Mais ces données sont trompeuses. Lorsque l'on ventile les chiffres par décennie, le tableau devient soudain moins rose. L’on se rend alors compte que les résultats sont dus en grande partie aux performances de plusieurs décennies passées. Les performances récentes sont même choquantes. Au cours des 20 dernières années, le marché boursier britannique n'a eu un rendement positif en janvier que dans 35 % des cas. En fait, janvier a même été un des pires mois. Pas grand-chose ne prouve que l'effet janvier soit une bonne base pour calculer le bon moment sur le marché. 

Duncan Lamont entend montrer par cette étude que les investisseurs peuvent être facilement induits en erreur par les statistiques. Au lieu de se laisser aveugler par de beaux graphiques sur la manière de s'enrichir rapidement, les investisseurs feraient bien mieux d'investir de manière disciplinée et systématique. Il est notoirement difficile de déterminer le bon moment sur le marché. Et il s'est avéré à maintes reprises que sur le marché, la durée est plus importante que le choix du bon moment.

Lire aussi Does the January effect really exist? de Duncan Lamont, directeur de la recherche chez Schroders.

Duncan Lamont

Contacts presse

Wim Heirbaut

Press and media relations, BeFirm

Tânia Jerónimo Cabral

Head of Marketing Schroders Benelux, Schroders

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