Le dernier cycle de resserrement aux États-Unis plus agressif que prévu

10 janvier 2020

Si l’on considère la différence entre les taux d’intérêt les plus hauts et les plus bas, l’augmentation de taux aux États-Unis n’est que de 225 points de base (de 0,25 % à 2,5 %). Rien d’exceptionnel par rapport aux cycles précédents. Mais si l’on regarde la différence en pourcentage entre la situation de départ et le pic, la Fed a procédé à une augmentation de taux de pas moins de 900 % en 37 mois. Cela éclipse n’importe quel autre cycle, estiment les spécialistes de Schroders. Reste à savoir si la politique monétaire stricte des États-Unis n’a pas causé de dommages.

Combinaison de hausse de taux et de réduction de la taille du bilan

Parallèlement aux hausses de taux introduites, la Fed a également réduit la taille de son bilan de 50 milliards de dollars par mois, provoquant un resserrement supplémentaire. La Fed n’avait encore jamais procédé de la sorte. Fin 2019, cela a suscité une certaine agitation sur les marchés financiers. 

Une politique plus stricte risque d’entraîner la contraction de la production économique et, à terme, une récession. Ce risque s’accroît en cas de forte hausse des taux. Si, dans le même temps, on réduit la taille du bilan, la liquidité du système diminue, la masse monétaire se contracte et la volatilité peut augmenter en cas d’arrêt des achats de titres et de renchérissement du crédit.

Dans le passé, les récessions sont souvent survenues après la constatation d’un faux pas de la Fed, provoquant l’inversion de la courbe de taux et dommageable pour la production. C’est peut-être la raison pour laquelle le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment adopté un ton plus conciliant. Il a laissé entendre que, dans le contexte macroéconomique actuel, le resserrement de la politique monétaire était sans doute excessif. Il se peut que, lors des hausses de taux, l’économie ait été plus faible que ce que l’on pouvait penser.

Cette fois est peut-être la bonne

Il peut en aller autrement aujourd’hui. L’atterrissage en douceur de l’économie américaine appartient sans conteste aux possibilités. Les consommateurs ont permis une croissance de 2 % au cours des deux derniers trimestres. On s’attend, en 2020, à un recul de la croissance à 1,7 %, avant une reprise. 

Par ailleurs, comme beaucoup d’autres banques centrales, la Fed a changé de cap en réduisant les taux et en recommençant à gonfler son bilan. Un pan important de cet assouplissement produira ses effets sur l’économie avec un certain retard et son effet global doit encore se faire ressentir.

Les taux neutres en vue

Même si la croissance reprend, la Fed devrait provisoirement marquer le pas. Il faudrait que l’inflation augmente de façon substantielle pour qu’elle engage de nouvelles actions. Au cours du précédent cycle, le taux neutre s’établissait aux alentours de 4 %, mais en raison de différents éléments, il tourne aujourd’hui autour de 2 % à 2,5 %. Au premier abord, la Fed n’en est pas très éloignée, ce qui laisse probablement la possibilité, en cas de reprise économique, de rester « on hold ».

L’avenir nous dira si l’économie américaine peut sortir relativement indemne de ce resserrement sans précédent auquel nous avons assisté au cours du dernier cycle. Une chose est sûre : la Fed ne sera pas pressée de resserrer à nouveau sa politique de façon aussi agressive.

Lire aussi The most recent US tightening cycle was more aggressive than it appears.

Contacts presse

Wim Heirbaut

Press and media relations, BeFirm

Tânia Jerónimo Cabral

Head of Marketing Schroders Benelux, Schroders

Share

Recevez des mises à jour par e-mail

En cliquant sur « S'abonner », je confirme avoir lu et accepté la Politique de confidentialité.

À propos de Schroders

À l’attention des rédacteurs

Pour consulter les derniers communiqués de presse de Schroders, rendez-vous sur : https://www.schroders.com/en/global/individual/media-centre/  

Schroders plc

Schroders est une société de gestion internationale qui propose des solutions de gestion active d’actifs, de gestion de patrimoine et d’investissement, avec 906,6 milliards d’euros d’actifs sous gestion au 30 juin 2025. En tant que société britannique cotée au FTSE100, Schroders possède une capitalisation boursière d’environ 6 milliards de livres sterling et emploie plus de 5 800 collaborateurs répartis sur 38 sites. Fondée en 1804, Schroders reste fidèle à ses racines d’entreprise familiale. La famille Schroder, qui détient environ 44 % du capital social émis, reste un actionnaire important.

Le succès de Schroders s’explique par son modèle économique diversifié, qui couvre différentes classes d’actifs, différents types de clients et différentes zones géographiques. La société propose des produits et des solutions innovants au travers de quatre divisions principales : Public Markets, Solutions, Wealth Management et Schroders Capital, qui se concentre sur les marchés privés, notamment le private equity, l’investissement dans les infrastructures renouvelables, la dette privée et les alternatives de crédit ainsi que l’immobilier.

Schroders vise à générer d'excellentes performances d'investissement pour ses clients par le biais d’une gestion active. Cela implique d’orienter les capitaux vers des entreprises résilientes dotées de modèles économiques durables, en accord avec les objectifs d’investissement de ses clients. Schroders sert une clientèle diversifiée qui comprend des régimes de retraite, des compagnies d'assurance, des fonds souverains, des fonds de dotation, des fondations, des particuliers fortunés, des family offices, ainsi que des clients finaux par le biais de partenariats avec des distributeurs, des conseillers financiers et des plateformes en ligne.

Publié par Schroder Investment Management Limited. Registration No 1893220 England.

Schroders est supervisée par la Financial Services and Markets Authority (FSMA), l'Autorité des services et marchés financiers en Belgique.

Pour des mises à jour régulières par courriel, veuillez vous inscrire en ligne sur www.schroders.com pour bénéficier des services d'alerte de Schroders.