Le crédit privé attractif également accessible aux petits investisseurs
15 december 2020
Jusqu’ici, le crédit privé était réservé aux grands investisseurs institutionnels. Ce type de dette est populaire auprès de ces derniers. Mais ce marché s’ouvre et offre divers avantages aux investisseurs, écrivent Duncan Lamont, responsable de la recherche et de l’analyse, et Ji-Eun Kim, responsable des investissements multi-actifs privés chez Schroders.
Le crédit privé suscite un intérêt de plus en plus grand. En 2013, seuls 2 % des fonds de pension européens y étaient exposés. Entre-temps, ce chiffre est passé à 16 %. Bien qu’encore faibles, les allocations sont en hausse, car les investisseurs recherchent des rendements plus élevés que ceux des titres à revenu fixe traditionnels. Schroders insiste sur le fait que le crédit privé n’est plus réservé aux seuls grands investisseurs.
Des spreads de crédit singulièrement plus élevés
Le principal attrait du crédit privé réside dans les rendements plus élevés par rapport aux titres à revenu fixe traditionnels. Alors que les obligations d’entreprises Investment Grade offrent des écarts de crédit de l’ordre de 1,0 à 1,5 %, il est possible de gagner 2,0 % ou plus sur les dettes d’infrastructure ou immobilières de premier rang. Les obligations à haut rendement rapportent entre 4,0 et 5,0 %, tandis que la dette d’infrastructure subordonnée offre en moyenne 4,5 %.
Cet écart de crédit supplémentaire est dû à un certain nombre de facteurs. L’on évoque souvent une prime d’illiquidité. Une compensation plus élevée pour l’immobilisation plus longue du capital. Pour les spécialistes de Schroders, cette rémunération plus élevée s’explique par plusieurs facteurs tels que le volume de la transaction, sa complexité et la capacité d’un gestionnaire à trouver les bons deals.
Réduction des risques
Non content d’offrir des rendements plus élevés, la dette privée s’accompagne aussi de taux de pertes plus faibles. Ce risque moindre est dû à deux facteurs :
- Des taux moyens de défaut plus faibles
- Des taux moyens de recouvrement plus élevés
Le taux de défaut est lié au risque de la valeur sous-jacente ou du projet financé. La dette d’infrastructure se caractérise par des flux de trésorerie très stables et un profil de risque nettement inférieur à celui des obligations d’entreprises. L’immobilier peut aussi entraîner un risque moindre que les obligations d’entreprises, surtout maintenant que les structures de financement sont plus prudentes qu’avant la crise financière.
La dette immobilière et la dette d’infrastructure offrent également l’avantage d’être normalement couvertes par des actifs physiques, tels que des tours de télécommunication, des immeubles de bureaux ou des entrepôts. En cas de défaut, les actifs peuvent être vendus pour rembourser le prêteur. Il en résulte un taux de recouvrement plus élevé et des pertes moindres. Le taux de recouvrement des dettes d’infrastructure et immobilières tourne en moyenne autour des 75 %, ce qui est bien plus que les 40 % des obligations d’entreprises.
Le marché devient plus accessible
Malgré l’attrait du crédit privé, 85 % des fonds de pension européens n’y sont pas exposés. Pour Schroders, cela s’explique par les défis que les petits investisseurs doivent relever en termes de gouvernance et d’accessibilité.
Mais l’innovation dans la gamme de produits permet désormais même aux petits investisseurs d’accéder à un portefeuille de crédit privé diversifié. Cela passe par une coopération avec un partenaire dans ce secteur, qui a accès à ce marché et peut éventuellement regrouper les investissements. Cette formule permet alors d’accéder à des deals qui resteraient autrement inaccessibles.
Lire aussi How private credit enhances returns while lowering risk, de Duncan Lamont, responsable de la recherche et de l’analyse, et Ji-Eun Kim, responsable des investissements multi-actifs privés, chez Schroders.
