La domination des actions américaines touche-t-elle à sa fin ?

Voilà plus d’une décennie que les actions américaines jouent un rôle dominant. D’après l'indice MSCI USA, elles ont gagné 13 % en glissement annuel depuis la crise financière, contre 6 % pour les actions hors États-Unis. Leurs performances sont restées supérieures à la moyenne même pendant la pandémie de coronavirus. Selon Sean Markowicz, stratégiste, et Stuart Podmore, expert en finance comportementale chez Schroders, toutes les conditions d’un basculement sont réunies. Rien ne dit toutefois que cela se produira, ni quand. Mais les investisseurs feraient bien à l’avenir de ne plus se focaliser uniquement sur les États-Unis, ne fût-ce que du point de vue de la gestion des risques.

Principales questions abordées dans cet article

  • Pourquoi les actions américaines sont-elles si dominantes ?

· ​ ​ ​ ​ ​ ​ ​ Qu'est-ce qui peut remettre en cause la domination américaine ?

· ​ ​ ​ ​ ​ ​ ​ Sur quoi les investisseurs doivent-ils se concentrer à l'avenir ?

Pourquoi les actions américaines sont-elles si dominantes ?

La principale cause est la croissance plus forte des bénéfices des entreprises américaines. Non seulement les bénéfices augmentent plus rapidement, mais les entreprises américaines sont aussi parvenues à en réinvestir une part croissante. Depuis 2008, ces entreprises ont ainsi réussi à atteindre un rendement boursier supérieur de 25 % à celui des autres entreprises.

Cette surperformance est due à un certain nombre de développements à long terme. La mondialisation a ouvert de nouveaux marchés d'exportation pour les États-Unis, tout en permettant aux entreprises américaines d’avoir aussi accès à une main-d'œuvre bon marché en Chine, par exemple. En outre, la fiscalité et l’accès au crédit ont été très favorables aux entreprises américaines ces dernières décennies.

Les investisseurs sont disposés à payer une prime pour les entreprises à forte croissance, comme Apple, Amazon et Google. Le reste du monde n’a cependant pas une telle exposition à ce type d'entreprises à croissance rapide.

Il est difficile pour les investisseurs d'ignorer le succès des actions américaines. D’où le momentum ou comportement grégaire. De plus, lorsque des investisseurs possèdent ce type d'actions à succès depuis une décennie, il devient de plus en plus difficile pour eux de leur tourner le dos. À cela s’ajoute qu’en période d'incertitude économique, on s'inspire surtout de dirigeants forts pour atténuer une partie des risques et prendre les décisions à notre place. Les investisseurs font de même. Ils ont les yeux rivés sur les États-Unis et pensent que le pays est toujours considéré comme un marché dominant et fiable, possédant l'énergie et le dynamisme nécessaires pour se redresser rapidement.

Qu'est-ce qui peut remettre en cause la domination américaine ?

Bien que les marchés américains aient affiché d’excellents résultats au cours de la dernière décennie, les investisseurs oublient un peu vite les faibles résultats que cette région a enregistrés durant la décennie précédente. Le leadership en matière de performance est cyclique. Il y a toujours des gagnants et des perdants. Cela fluctue. Aujourd'hui, l'écart se creuse entre les rendements relatifs et les prévisions de bénéfices. Les investisseurs sont prêts à payer une prime pour les actions américaines, alors que les prévisions de bénéfices ne le justifient plus. Le cours des actions américaines est dopé par un large optimisme. 

Les actions américaines sont-elles (trop) chères ?

Les valorisations actuelles des actions américaines ne sont pas de bon augure pour les rendements futurs. Elles sont tellement étirées que le rendement des actions américaines risque d'être à la traîne par rapport à celui des actions du reste du monde. Le ratio cours-bénéfice ajusté cycliquement (CAPE) est actuellement d'environ 25 pour les actions américaines, contre 13 pour les actions mondiales. Cela rend les perspectives pour cette région moins attractives que celles d'autres marchés.

Sur quoi les investisseurs doivent-ils se concentrer à l'avenir ?

Les actions des géants technologiques semblent vulnérables. Alors que les entreprises comme Amazon, Apple, Google, Facebook et Microsoft ne forment que 20 % du marché boursier américain, elles représentent ensemble un tiers du rendement total des cinq dernières années. Il est un fait que lorsqu'une entreprise a acquis une position de leader, elle a tendance à être moins performante. Elle devient trop grande pour rester performante. Elle conservera peut-être sa position dominante, comme IBM et General Electric, mais elle ne sera plus un moteur de rendement à l’avenir.


Les investisseurs pourraient s'intéresser aux actions cycliques, plus sensibles aux conditions économiques. Les actions cycliques représentent 58 % de l'indice MCI All Country World ex-USA, mais ont une pondération de 36 % sur les marchés boursiers américains. Une fois que le niveau plancher du cycle a été atteint, les actions de ce type sont celles qui affichent de meilleures performances.

Les actions américaines vont-elles pouvoir conserver leur position dominante ?

Pour que les actions américaines continuent à afficher de bons résultats, il est important que les prévisions de bénéfices restent conformes aux cours boursiers. La croissance des bénéfices peut certainement aider, mais les marges doivent elles aussi continuer à augmenter. Il faudra que les entreprises technologiques continuent à dominer le marché sans retour de manivelle d’ordre réglementaire.

Bref, la barre est placée haut. Les circonstances semblent mûres pour un basculement. Cela ne veut pas dire pour autant qu’un basculement se produira, mais du point de vue de la gestion des risques, les investisseurs ont tout intérêt à ne plus se focaliser uniquement sur les États-Unis dans la décennie à venir.

Plus de détails dans l’article intitulé « Is this the end for US stock market dominance? », avec la participation de Sean Markowicz, stratégiste, et de Stuart Podmore, expert en finance comportementale chez Schroders.

Sean Markowicz

Tânia Jerónimo Cabral

Head of Marketing Schroders Benelux, Schroders

Serge Vanbockryck

Senior PR Consultant, Befirm

 

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