La décarbonation sera-t-elle la méga tendance de la prochaine décennie ?
12 octobre 2020
Les actions américaines sont le vainqueur incontestable de la décennie écoulée. Elles ont généré un rendement spectaculaire de 292 %, par rapport à 73 % pour les actions mondiales. Mais le passé n’offre pas de garantie pour l’avenir. Selon Simon Webber, Lead Portfolio Manager chez Schroders la décarbonation peut devenir la méga tendance de la prochaine décennie. Les autres régions se porteront mieux que les États-Unis, conclut-il.
La domination des États-Unis ne s’applique pas au développement durable
La domination des entreprises américaines dans différents secteurs est avérée, mais pas dans le cas du secteur de l’énergie durable. Prenons l’énergie éolienne. Le danois Vestas est leader du marché, suivi par Siemens Gamesa. L’américain GE Wind n’arrive qu’en quatrième position. En énergie solaire, c’est clairement la Chine qui domine le marché.
Graphique : Parts de marché 2019 des producteurs d’éoliennes

Dans le domaine de la voiture électrique, personne ne dépasse Tesla. L’entreprise est leader du marché. La question est plutôt : pour combien de temps encore ? Volkswagen affiche de grandes ambitions et entend doubler Tesla en 2025. L’alliance de Renault, Nissan et Mitsubishi avec le chinois Geely dépassera probablement Tesla la même année. Les batteries représentent une pièce indispensable des voitures électriques et les entreprises asiatiques sont championnes dans le domaine. Et les acheteurs de véhicules électriques se trouvent précisément en Europe et en Chine.
Hydrogène
L’hydrogène pourrait représenter une alternative à la propulsion électrique. L’hydrogène peut être produit à partir de combustibles fossiles mais également grâce à l’énergie durable. L’avantage de l’hydrogène est qu’il n’émet pas de CO2. Il peut servir au stockage d’énergie et à la propulsion. Les entreprises japonaises et européennes dominent son développement.
L’urgence et la volonté politique font défaut aux États-Unis
La réduction des gaz à effet de serre bénéficie d’un fort soutien politique. En Europe, elle représente une priorité politique. L’Asie rattrape son retard. Les États-Unis n’ont pas encore compris l’urgence. C’est peut-être la raison pour laquelle les entreprises américaines accusent du retard dans la réduction des émissions de CO2.
Pour le développement durable, c’est l’Europe qui est aux commandes
Ce sont principalement les entreprises européennes qui cherchent à rendre leur production, et la chaîne d’approvisionnement, plus durables. Elles sont à la pointe de la transition vers une économie durable. Elles auront donc une longueur d’avance si le développement durable devient, dans le futur, une exigence importante. Cela leur ordonne un avantage si on passe à la phase d’augmentation de la taxation et des prix du CO2.
La domination des États-Unis provient d’une demi-douzaine d’entreprises (FAANG) qui, chacune dans leur domaine, resteront leaders de marché. Mais si le climat devient plus propice au développement durable et à la réduction des gaz à effet de serre, les investisseurs seraient bien avisés de se tourner vers les entreprises de pointe en dehors des États-Unis.
Lire aussi Will decarbonisation be the mega-trend of the next decade? par Simon Webber, Lead Portfolio Manager chez Schroders.
