La Chine va-t-elle de nouveau exporter la déflation et des tensions commerciales ?

Ces derniers mois, la production industrielle des économies asiatiques a dépassé les attentes. Les exportations de la région ont également augmenté. Cela confirme l’inversion du cycle des matières premières. Selon David Rees, économiste marchés émergents chez Schroders, les indicateurs avancés continuent d’indiquer la poursuite de la progression des exportations asiatiques jusqu’à la mi-2024.

Graphique : Les exportations de la Chine sont en voie d’accélération jusqu’à la mi-2024

Les données impliquent que les producteurs doivent diminuer leurs prix

Malgré le redressement des exportations chinoises au second semestre de l’année dernière, certains signes montrent que les entreprises de certains secteurs ont été contraintes de pratiquer des remises pour écouler leur capacité de réserve. La croissance nominale des exportations, par exemple, met du temps à se redresser, mais en termes de volume, les exportations ont enregistré une croissance rapide - de 15 à 20 % en glissement annuel en novembre, selon les calculs de Schroders.

Graphique : La valeur des exportations chinoises est loin de suivre leur croissance en volume

Une partie de l’écart entre le volume et la valeur des exportations semble être due à l’effet des prix des matières premières. Comme le montre le graphique ci-dessous, les prix des exportations chinoises ont été historiquement en corrélation avec les prix des matières premières, en particulier les prix de l’énergie. Rien de plus logique, car la Chine dépend fortement des importations de matières premières, ce qui en fait un facteur important dans les coûts de production.

Graphique : L’écart entre les prix à l’exportation et les prix des matières premières met en évidence l’existence de remises

Si les prix des matières premières se maintiennent aux niveaux actuels, les prix des exportations chinoises commenceront à se redresser dans les mois à venir, à mesure que les effets de base se dissiperont. Toutefois, il existe actuellement un écart inhabituellement prononcé entre les prix des matières premières et les prix à l’exportation, ce qui signifie que, face à l’insuffisance de la demande intérieure, les fabricants doivent baisser leurs prix afin de générer une demande étrangère suffisante pour absorber l’offre excédentaire.

Les baisses de prix les plus importantes semblent concerner le secteur sidérurgique, où le ralentissement persistant du marché de l’immobilier aura réduit la demande intérieure. Mais d’autres secteurs pourraient être amenés à réduire leurs prix de manière plus agressive en cas de ralentissement de la croissance mondiale.

Les prévisions de ralentissement de la croissance mondiale au cours des prochaines années suggèrent qu’un plus grand nombre d’entreprises pourraient être contraintes de baisser leurs prix. M. Rees ne prévoit qu’une faible croissance du PIB mondial de 2,2 % en 2024 et 2025, l’économie mondiale restant désinflationniste et les marchés développés étant pour l’essentiel en stagnation. L’« exportation de la déflation » contribuerait à ancrer l’inflation des prix des matières premières au niveau mondial, ce qui pourrait profiter à l’économie mondiale vu que les banques centrales vont commencer à réduire leurs taux d’intérêt dans les mois à venir.

La résurgence de l’inflation des prix des matières premières dans le sillage de la pandémie de Covid-19 a marqué un tournant. Elle a renforcé les conditions de ce que nous considérons aujourd’hui comme un nouveau régime économique caractérisé par des pressions inflationnistes plus persistantes.

Les remises accordées par les exportateurs peuvent avoir des effets pervers pour la Chine

Si les remises consenties par les exportateurs chinois peuvent alléger le fardeau des grandes banques centrales dans leur lutte dans le rétablissement de la stabilité des prix, elles pourraient avoir des effets pervers à long terme. En effet, les réductions de prix visant à écouler une capacité excédentaire entraîneront une pression chronique sur les marges bénéficiaires et les rendements boursiers des entreprises chinoises.

En outre, si un nombre croissant d’entreprises sont contraintes de se débarrasser de produits bon marché sur les marchés d’exportation mondiaux, cela alimentera probablement le sentiment anti-chinois lors de la course électorale américaine et accélérera l’élément de démondialisation de ce que Schroders appelle la « réinitialisation 3D ».

La démondialisation joue peut-être le rôle central dans les 3D qui, selon Schroders, réinitialisent le régime économique(la démographie et la décarbonation étant les deux autres D). En raison de la montée du protectionnisme, les tendances au reshoring et au « friendshoring » remettent en question le modèle mondialisé des chaînes d’approvisionnement étendues.

Lire aussi Is China set to export deflation – and trade tensions – once again? par David Rees, économiste senior marchés émergents chez Schroders.

Contacts presse

Wim Heirbaut

Press and media relations, BeFirm

Tânia Jerónimo Cabral

Head of Marketing Schroders Benelux, Schroders

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