La capacité des entreprises à fixer les prix est cruciale pour la performance des actions mondiales en 2022
Outlook 2022 : Actions mondiales et thématiques
Les distorsions de la chaîne d’approvisionnement diminueront dans la plupart des secteurs d’ici 2022, estime Alex Tedder, responsable des actions mondiales chez Schroders. L’inflation reste un risque important dans de nombreux secteurs d’activité, notamment en raison de la hausse du coût de l’énergie. Les marges devraient être mises sous pression, de sorte que la capacité des entreprises à fixer les prix sera cruciale l’année prochaine.
Le fonctionnement du marché résout les problèmes de chaîne d’approvisionnement
En 2021, la perturbation importante de la chaîne d’approvisionnement a découlé principalement des conséquences de la pandémie. Mais, selon les prévisions, elle devrait se réduire l’année prochaine. Historiquement, les forces du marché adaptent rapidement les stocks après une période de stress. Tedder ne voit pas pourquoi il en serait autrement en 2022. Les tarifs du fret commencent déjà à baisser.
Pour différentes raisons, les prix de l’énergie resteront probablement élevés. La relance économique stimule la demande de pétrole et de gaz au moment où la croissance de l’offre stagne. La réduction des dépenses d’exploration et de production traditionnelles entraîne la raréfaction de l’offre. À l’avenir, les réserves de pétrole et de gaz dans le sol ne représenteront plus qu’une fraction de leur valeur implicite actuelle. Mais, pour l’instant, l’énergie traditionnelle est capable de générer un flux de trésorerie et un bénéfice normaux.
L’inflation reste préoccupante
Cela fait un moment que les gestionnaires de fonds craignent que l’inflation ne soit pas temporaire et, jusqu’à présent, les présages ne sont pas bons. La hausse de l’inflation découle de l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières et de la hausse rapide des coûts salariaux. Ce dernier point a surpris de nombreux économistes. Le manque de main-d’œuvre a exercé une forte pression à la hausse sur les salaires. Tedder estime que la pression sur les prix se maintiendra, principalement parce que la dynamique de relance mondiale est solide.
Dans de nombreux secteurs, les marges seront sous pression
La croissance des bénéfices d’entreprises en 2021 a été remarquablement forte. Les mesures d’assouplissement monétaire et budgétaire y ont contribué. Pour les entreprises américaines du S&P 500, Schroders s’attend à un bénéfice de 225 dollars par action en 2021, une hausse de 65 % par rapport à 2020.
Les gains élevés enregistrés en 2021 représentent des défis pour 2022. Les effets de l’augmentation du coût des intrants se manifestent encore, la rareté sur le marché du travail entraîne la concurrence et les marges resteront donc sous pression. Tout cela pèse sur la rentabilité des entreprises.
La capacité de fixer les prix dans les 12 à 24 prochains mois sera déterminante
Tedder y voit un risque pour les actions, en particulier à cause du niveau actuel élevé des valorisations (principalement aux États-Unis). Dans les 12 prochains mois, certaines entreprises pourront répercuter la hausse des prix sur les prix finaux. Mais beaucoup ne seront pas en mesure de le faire. À l’heure actuelle, le secteur des biens de consommation de base et le secteur industriel semblent les plus vulnérables à la hausse du coût des intrants. Ils souffrent d’une forte augmentation de prix des matières premières de base, et ces secteurs sont traditionnellement soumis à une forte concurrence. Mais il y a des exceptions : Au troisième trimestre 2021, Nestlé a été en mesure d’augmenter les prix de 4 % par rapport à 2020, alors que d’autres entreprises, comme Unilever et Procter & Gamble, ont connu des difficultés à augmenter globalement les prix.
Les méga tendances se confirment
Différents facteurs structurels pourront avoir un impact substantiel sur les marchés d’actions au cours de la prochaine décennie et au-delà. La plupart de ces méga tendances sont pertinentes depuis des années :
- le changement climatique,
- la transition énergétique,
- l’évolution démographique,
- l’innovation dans les soins de santé,
- la numérisation,
- l’automatisation,
- l’urbanisation.
Leur pertinence ne cesse d’augmenter de façon exponentielle à mesure de la croissance de la population. Bien que des défis majeurs se posent à l’échelle mondiale, cette période se caractérise par l’innovation et les développements rapides. Du point de vue de l’investisseur, cela offre des opportunités immenses. Les chances d’augmenter sensiblement son rendement en investissant dans les entreprises exposées à ces méga tendances sont bien plus élevées que celles d’un indice boursier traditionnel.
L’implication paie
Dans un monde complexe et en évolution rapide, un dialogue régulier et constructif entre investisseurs et entreprises s’avère essentiel. L’investissement ne s’arrête pas à l’achat d’une action. Une implication active est cruciale, conclut Tedder.
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