Joe Biden va-t-il gagner les élections américaines ?

Et quel sera l'impact sur les marchés financiers ?

19 août 2020 – Les élections américaines pourraient s'avérer plus passionnantes que prévu. Pour les spécialistes de Schroders, les investisseurs devraient s’interroger sur la signification d’une victoire de Joe Biden pour les marchés. Les sondages et les modèles macros indiquent une victoire confortable de Joe Biden. Mais l'expérience de 2016 montre que la course est loin d'être terminée. 

Les élections présidentielles américaines qui se profilent constituent un référendum sur le président en exercice. Les modèles macros indiquent que seuls 43 % des suffrages exprimés iraient à Trump. Toutefois, il n'est pas impensable que Trump, comme en 2016, perde les élections mais emporte le vote du collège électoral

Dans la plupart des États décisifs, les sondages semblent également indiquer une avance confortable pour Biden. Mais, en 2016, les sondages étaient à côté de la plaque. Pour trois raisons : la honte d’afficher sa préférence pour Trump, les nombreux électeurs de dernière minute et le nombre élevé de personnes hautement qualifiées dans les sondages. 

Si on applique une correction aux chiffres actuels, en se basant sur l'expérience de 2016, les élections peuvent s'avérer bien plus passionnantes que ce que ceux-ci laissent supposer. Les investisseurs seraient toutefois avisés de tenir compte d'une victoire de Biden. L'impact sur les marchés sera-t-il bénéfique ou non ?

Les marchés ne s'intéressent pas aux partis

Prétendre que Biden à la Maison Blanche représenterait une mauvaise chose pour les marchés est, selon Schroders, un peu réducteur. Le gestionnaire de patrimoine britannique estime que cette conclusion est prématurée. D’un point de vue historique, aucun parti ne représente une bonne ou une mauvaise chose pour les marchés. Les démocrates ne sont pas aussi favorables aux entreprises, en raison de leur inclination à augmenter les impôts et à réguler, ce qui impacte les bénéfices des entreprises. 

Comment se comportent les marchés à l’approche des élections américaines ?

De façon générale, les cours des actions ont baissé dans les trois mois précédant l'élection à chaque fois que le parti au pouvoir les a perdues. Mais ils ont augmenté lorsque le parti au pouvoir a gagné. Peu importe que le président soit républicain ou démocrate. Si les investisseurs pensent que Trump perdra en novembre, les marchés risquent aujourd’hui davantage de partir à la baisse que de monter dans les prochains mois.

Quel est le meilleur scénario pour les investisseurs ? Un président démocrate ou républicain ?

À plus long terme, la situation n'est pas si claire. Selon les idées reçues, l’influence des présidents démocrates sur les marchés d'actions est plus négative, mais il semble que ce soit le contraire. Depuis 1933, les présidents démocrates ont connu, en moyenne, un rendement boursier supérieur à celui des républicains. Le rendement total moyen (corrigé pour l'inflation) de l'indice S&P 500, notamment, s'est établi à 10,2 % sous les présidents démocrates contre 6,9 % sous les présidents républicains. Mais ce chiffre est biaisé par la période dorée de l'administration Clinton et par l’éclatement de la bulle Internet et la crise financière sous l'administration Bush. En dehors de ces éléments exceptionnels, les rendements sont comparables. 

Pour Schroders, l'impact net de la gestion globale du président revêt une plus grande importance. Par exemple, les avantages des réductions d'impôts introduites par Trump ont été réduits à néant par les tensions commerciales.

Impact de Biden

Impôts – Les augmentations d'impôts proposées représentent le plus grand risque pour les marchés d'actions. Un revirement de la politique mise en œuvre peut entraîner des répercussions négatives sur les marchés d'actions. Une hausse du taux d’imposition des entreprises à 28 % implique une réduction de 8 % des bénéfices des entreprises du S&P 500. Biden envisage également d'introduire un salaire minimum. Un autre coup porté aux bénéfices des entreprises. La conjonction des deux éléments peut pousser à se tourner vers des actions non américaines. Tout ce qui précède dépend d’une condition : que le parti démocrate obtienne la majorité au Sénat, sans quoi il lui sera impossible de faire adopter une importante législation fiscale. Ensuite, il y a fort à parier qu’une réforme fiscale de Biden dans sa première année aura moins d'importance puisque la priorité est accordée aux mesures de stimulation économique.

Soins de santé – La pandémie affecte lourdement les revenus les plus modestes et renforce l'inégalité dans l'accès aux soins de santé. Biden va resserrer le contrôle des prix des médicaments et introduire une option de soins de santé publics. Tous deux exerceront un impact sur les entreprises pharmaceutiques et les assureurs santé. Mais, encore une fois, cela nécessite l'accord du Congrès.

Technologiques – On constate une énorme concentration des actions technologiques sur le marché des actions américaines. Les cinq principales entreprises technologiques – Microsoft, Amazon, Apple, Google et Facebook – représentent à elles seules 20 % de la valeur totale du marché aux États-Unis. L'approche de Biden sur la régulation des grandes entreprises technologiques n'est pas claire. Dans ce domaine, le parti démocratique a sensiblement viré à gauche et on peut penser qu'il mettra la pression sur Biden pour renforcer la réglementation. Le faible taux d’imposition de ces entreprises sera probablement aussi une préoccupation. Biden a notamment proposé de doubler l'impôt minimum global sur les bénéfices offshore, de 10,5 % à 21 %.

Politique extérieure – 66 % des Américains posent un regard critique sur la Chine. Les tensions géopolitiques qui touchent, notamment, la technologie et le commerce se poursuivront sous Biden. Il y a aussi fort à parier que Biden normalisera la coopération économique avec l'Europe et l'Asie, ce qui améliorera la stabilité et la prévisibilité des relations internationales et réduira les tensions sur le marché mondial.

Le meilleur scénario : Biden président et un Sénat républicain

Une victoire de Biden ne serait pas forcément négative pour les marchés. Si le Congrès vire en faveur des démocrates, les actions américaines seront lourdement affectées par l'augmentation des impôts. On assistera à un transfert vers des actions non américaines, notamment si les tensions du commerce international diminuent.

Si les républicains gardent le contrôle du Sénat, les réformes fiscales semblent peu probables. Mais la politique extérieure reste l'apanage du Président. Schroders considère que cette combinaison représente le scénario le plus favorable pour les marchés. À moyen/long terme, des éléments spécifiques aux secteurs peuvent se profiler, susceptibles de mettre sous pression la valorisation des secteurs américains des soins de santé et de la technologie. Les investisseurs surpondérés dans ces secteurs doivent rester attentifs.

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Press and media relations, BeFirm

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